Saint Laurent, mon coeur balance
Bonjour !
Aujourd'hui, un article aux antipodes des précédents, sans doute vu avec plus d'objectivité.
Voilà donc l'objet de mon article du jour : Saint Laurent, de Bertrand Bonnelo, sorti en 2014.
Avant de commencer, voici son synopsis Allociné : " 1967 - 1976. La rencontre de l'un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact. "
Tout comme les deux phrases qui le définissent, ce film m'a grandement partagée et me partage encore. J'assiste au duel intérieur de mon esprit cinéphile et de mon esprit d'auteur. Un côté a adoré, l'autre, pas du tout. Trois parties pour vous expliquer pourquoi :
L’œil du cinéphile reste admiratif
Comment échapper à la volonté d'esthétisme du réalisateur ? Du plus discret des accessoires aux décors entiers, Bonnelo nous offre un film riche en interprétations purement visuelles. Chaque arrêt sur image peut constituer le sujet d'une analyse complète et profonde qui ne versera pas pour autant dans la surinterprétation. On voit souvent, dans un film aux ambitions narratives, des analyses poussées à l'extrême, repérant et interprétant la présence d'un rideau à une vulgaire fenêtre que l'on aperçoit deux secondes dans un coin de cadre comme une envie de liberté... Là, ce n'est pas le cas. Et pour cause : la narration n'est pas le sujet central du film.
Un vrai biopic
Nous assistons ici au biopic par définition. Nous sommes les témoins de la vie de Saint Laurent dans tous ses détails. Du côté de la mode comme de celui de la vie privée, nous obtenons un portrait complet d'une tranche de vie du créateur, le tout daté et rythmé par ses collections. Cette narration donne un aspect authentique et original, très instinctif et plutôt agréable. Il nous donne la possibilité de découvrir l'oeuvre de Saint Laurent en même temps que sa vie (comme si sa vie était, elle-même, une création... mais ne digressons pas !)
La totalité du film est sans filtre. Tout y est abordé : mode, amour, sexe, drogue, alcool... et surtout la chute vertigineuse de Saint Laurent.
Mon regard d'auteur
Je serais malhonnête en vous disant que ce film est parfait. Il présente pour moi un défaut majeur que mes réflexions d'auteure méprisent. C'est très subjectif et nombreux sont ceux qui s'y opposeront en invoquant le principe-même du biopic, qui est de restituer la vie d'une personnalité le mieux possible. J'ai trouvé pour ma part qu'il manquait furieusement d'un moteur d'action, d'un fil conducteur qui permet de fidéliser le spectateur, ne serait-ce qu'un peu. Nous ne demandons pas une fiction pleine de rebondissements et de retournements de situation, juste d'un sujet ou d'un personnage qui mène l'action d'un point A à un point B. Ici, Saint Laurent aurait pu être ce personnage. Malheureusement il reste trop distant du spectateur. Sur ce film qui s'axe majoritairement sur sa descente aux enfers (et donc sur un sujet poignant et ô combien douloureux), je n'ai pas versé une larme...
De plus, j'ai manqué d'une morale. Je ne demande pas les grands principes Marvel écrits en lettres d'or, juste une petite leçon qui m'aide à sortir de ce film légèrement grandie. J'ai cherché et j'avoue n'avoir tiré aucune conclusion de Saint Laurent (plutôt l'inverse...). Et vous ? Quel est votre avis ?
Petite conclusion avant de vous laisser : Saint Laurent fait partie de ces films mitigés que j'ai à la fois apprécié et détesté. J'aimerais changer d'avis, à vous de me convaincre !
A bientôt pour de nouveaux articles !